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Autre(s) forme(s) du nom
- Clémentine ANDRIEU
- Clémentine ANDRIEU
- Clémentine ANDRIEU DE VAULX
- Madame ANDRIEU DE VAULX
- Maman Tine
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Dates d’existence
Historique
Fille d'Athénaïs DE CUZIEU. Mère d'Athénaïs ANDRIEU DE VAULX.
Il y a 200 ans le 4 février 1823 à 16H00, naissait notre aïeule Clémentine DE SAINT-THOMAS (1823-1898), femme essentielle de notre généalogie, tant par l’importance critique de ce maillon générationnel que par l’affirmation de son caractère qui affronta bien des tempêtes et les drames d’une longue vie :
- fille du chevalier Jean Etienne DE SAINT-THOMAS (1785-1875) et d’Athénaïs DENIS DE CUZIEU (1796-1871), épouse puis veuve à 44 ans de Jean Baptiste ANDRIEU dit Francisque puis Francis ANDRIEU DE VAULX (1811-1867), elle sera la seule de sa fratrie à avoir une descendance qui ne tiendra elle-même longtemps qu’à un fil, celui de «Mémée » son unique petite-fille, mademoiselle Clémentine GOUTTENOIRE (1873-1958), future madame Barthélémy DUMAS DE VAULX.
C’est à quelques pâtés de maison de chez mon fils Gauthier REBILLARD étudiant à Dijon de 2020 à 2023, qu’est née la petite Clémentine, Maison RAMEAU, chez Anne Claude PATHIOT (madame GUICHON DE GRANDPONT), la cousine-germaine et quasi sœur de lait de Jean Etienne DE SAINT-THOMAS. Enceinte de 3 mois du séduisant et ambitieux capitaine d’état-major, aide-de-camp et ordonnance de son père le colonel baron Ovide DE CUZIEU, Athénaïs DE CUZIEU s’était précipitamment mariée le 1er aout 1822 à Lyon ! Fuyant le scandale et les ragots de la bonne société lyonnaise de la Restauration, Athénaïs avait donc passé sa grossesse dans la famille de son époux en Bourgogne, chez la cousine PATHIOT dont le mari François GUICHON DE GRANDPONT était professeur à l’école de Droit de Dijon auprès du Doyen PROUDHON, jurisconsulte ayant activement participé à l’élaboration du Code civil. La famille PROUDHON était d’origine franc-comtoise comme les THOMAS, les PATHIOT et les GUICHON ; tous des amis au-delà des relations de juristes. La maison RAMEAU est une très belle maison de Dijon en plein centre-ville, située entre le théâtre et l’église Saint-Michel. En 1683, y est né le composteur des Indes Galantes, Jean Philippe RAMEAU. Cette maison est voisine de celle de la famille VAILLANT qui donna un maréchal de France sous le Second Empire. C’est à son honneur que cette partie de voierie a été détachée de la place Saint Michel et se nomme désormais rue maréchal Vaillant.
Dès la fin de journée du 4 février 1823, la petite Clémentine fut ondoyée par DESCHAMP le curé de la toute voisine église Saint Michel afin de prévenir toute issue malheureuse dans les premiers jours de vie du bébé. Comme souvent à l’époque, ce n’est qu’à son sevrage, que Clémentine fut baptisée en 1825. A l’enfant sont donnés les 3 prénoms suivants, Françoise Suzanne Clémentine, savoir :
• Pour Françoise, le prénom de son parrain le professeur François GUICHON DE GRANDPONT (1757-1825), second époux de la cousine Anne-Claude PATHIOT (1774-1865) ;
• Pour Suzanne, le prénom de sa marraine, sa grand-mère maternelle, Suzanne Christiane dite Victoire D’AFFAUX DE GLATTAS (1770-1825), dame-baronne de Saint Lager et Cercié, épouse d’Ovide DE CUZIEU (1764-1848) ;
• Pour Clémentine, la raison est formellement inconnue car je ne dispose pas d’écrit à ce titre ou d’antécédents familiaux de ce prénom chez les CUZIEU, les D’AFFAUX, les THOMAS et SAINT-THOMAS (contrairement à plus tard avec l’alliance avec les GOUTTENOIRE, où nous trouvons des Clément à chaque génération des ancêtres GOUTTENOIRE). En 1825 dans notre famille, le prénom de Clément/Clémentine est totalement nouveau, sauf… Sauf chez un certain médecin général, Clément Joseph TISSOT (1847-1826), veuf en premières noces de Barbe FRANCOIS et marié en seconde noces en 1790 à Vesoul (Haute-Saône) puis divorcé de Anne-Claude PATHIOT en 1804 ; en 1823, retraité à Paris comme ancien Inspecteur-général des hôpitaux militaires, précédemment Chirurgien en chef des Armées, Médecin consultant de Monseigneur le Duc d’Orléans, Vice-Président de la Société de Médecine pratique de Paris, Officier de l’ordre royal de la Légion d’honneur.
Ce Clément TISSOT, premier mari de la cousine PATHIOT est vraisemblablement le chainon manquant entre Jean Etienne DE SAINT-THOMAS et les CUZIEU :
• En 1793, TISSOT dirigeait l’hôpital militaire de Lyon quand survint l’insurrection de la ville contre la Convention : médecin major de la jeune République bien que royaliste de cœur, il se trouvait également lié d’amitiés avec le général fédéraliste, Louis François PERRIN, comte DE PRECY, décédé en 1820, à l'âge de 78 ans (TISSOT se chargea à sa mort de la souscription nationale pour l’édification d’un monument mémoriel) ;
• Rappelons que TISSOT avait connu PRECY alors qu’il commandait le bataillon des chasseurs des Vosges et l'avait retrouvé à Lyon où les insurgés l'avaient appelé à leur tête. A la fin du siège, PRECY parvint à s'échapper avec 900 hommes et à gagner la Suisse. II fut ensuite chargé de diverses missions tant par Louis XVIII, que par le Comte d'Artois, avant de revenir en 1814, commander la Garde Nationale de Lyon où il fut accueilli avec chaleur par les Lyonnais et retrouva entre autres la famille DE CUZIEU (lettres à ce titre) ;
• Pendant cette insurrection lyonnaise en 1793, le général DE PRECY avait pour aide-de-camp un capitaine de cavalerie, un certain Ovide DE CUZIEU dont l’épouse Suzanne D’AFFAUX était familialement liée aux PERRIN. Sous la Restauration, le comte DE PRECY appuiera les demandes d’Ovide pour ses décorations et honneurs militaires ;
• Le comte DE PRECY est inhumé à Lyon, dans la crypte mémorielle de Sainte Croix (Rue de Créqui 69006) où reposent tous les ossements des massacres et exécutions révolutionnaires liés à l’insurrection de 1793, notamment ceux du frère de Suzanne, Antoine Gabriel D'AFFAUX, marquis DE GLATTAS (mitraillé en plaine des Brotteaux le 2 février 1794).
Le médecin général Clément TISSOT était un monarchiste, certes modéré, mais très attaché aux Bourbons, ce qui a nui à sa carrière sous l’Empire, bien que protégé du maréchal NEY. Le médecin général PERCY (à ne pas confondre avec PRECY !) qui a donné son nom au réputé hôpital militaire de Paris-Clamart ne l’aimait pas : opinions politiques divergentes avérées, jalousie de médecin aussi car TISSOT était un brillant praticien et n’avait pas à rougir de la comparaison avec PERCY ou même avec LARREY. Mais franc-comtois farouchement têtu, ce n’était pas un politique ! Et la seule politique vers laquelle il s’engagea, c’était sa foi envers les Bourbons et ce n’était pas une mode d’avenir ! L’histoire a retenu PERCY et LARREY, elle a oublié TISSOT qui était pourtant aussi brillant et haut gradé qu’eux.
Pour revenir à la petite Clémentine, je pense donc qu’elle a reçu le prénom de cet ami et ancien parent fidèle. C’est d’ailleurs le seul lien permettant de donner une explication plausible à l’arrivée à Lyon en 1817 du chevalier DE SAINT-THOMAS pour trouver une place d’ordonnance auprès du colonel baron DE CUZIEU. D’ailleurs ce genre de place ne s’obtenait que par réseau et connaissance, notamment en cette période de paix où Ovide redevenu maire de Saint Lager, venant d’être décoré de l’ordre royal de Saint Louis, n’était plus qu’un colonel honoraire, un retraité.
Voilà comment de façon (un peu) romantique, je donne une explication au joli prénom de la première Clémentine de la famille en 1823 ! Bébé, Clémentine fut dessinée emmaillotée par son oncle Charles Robert DE CUZIEU (1791-1834). Cette petite Clémentine vivra longtemps, elle traversera tout le XIXe siècle. Elevée à la Maison d’Education de la Légion d’honneur de Saint Denis, elle épousera ensuite en 1849 l’avocat thiernois Francis ANDRIEU DE VAULX (1811-1867), qui venait d’hériter de son père (par tirage au sort entre ses frères et sœur) du château de Vaulx.
La jeune mariée tomba amoureuse de cette terre austère aux confins du Forez et de l’Auvergne ; « mon pays de loup » aimait-elle écrire. Veuve de Francis en 1867, ses parents Athénaïs et Jean Etienne DE SAINT-THOMAS décédés en 1871 et 1875, elle se battit d’égale à égale avec son frère Ludovic DE SAINT-THOMAS pour ne pas être défavorisée dans l’héritage parental. Le frère et la sœur s’adoraient et pourtant la lutte fut sans merci. 4 ans de brouille, de disputes, de lettres d’avocat. Cet argent, ces liquidités, Clémentine en avait besoin, car elle était casanière (ses lettres en témoignent) et le lieu qu’elle aimait le plus au monde était Vaulx. Sans cesse, elle le rénova, le modernisa jusqu’à le reconstruire en 1878-82 minée par le chagrin de la mort de la jeune Athénaïs (1850-1874) sa fille unique beaucoup plus sauvage et intrépide qu’elle, mais tout autant amoureuse de Vaulx. Son seul espoir était cette petite fille prénommée comme elle Clémentine (1873-1958), qu’elle éleva comme une mère. Femme seule dans un monde d’homme, son indépendance financière était capitale.
Les combats la poursuivirent jusqu’à la fin de sa vie :
• les interminables procès contre la Ville de Lyon et les Hospices Civils pour récupérer l’héritage d’Ovidie DE CUZIEU, sa seule cousine-germaine décédée célibataire en 1886 et éteignant avec elle le nom des DENIS DE CUZIEU ;
• la lutte contre les cousins ARTHAUD DE VIRY qui réclamaient également une part de cet héritage CUZIEU pourtant dévolu à la seule parentèle de premier degré ainsi que le jugera la Cour d’Appel de Lyon. Il est vrai que Clémentine n’avait jamais pardonné à son cousin le docteur DE VIRY d’avoir raté l’accouchement de sa petite-fille et laissé la jeune Athénaïs moribonde en sortie de couches ; hors de question de lui octroyer un part de la succession même faible ou symbolique ;
• le remariage en 1892 de son gendre Victor GOUTTENOIRE (1845-1897) avec Olympe une marseillaise danseuse et chanteuse de cabaret auquel elle opposa toutes les voies judiciaires possible pour empêcher cette mésalliance ; et éviter que la fortune des GOUTTENOIRE échappe à sa petite-fille.
Le 5 décembre 1898, dans cette tour de Vaulx qui avait été autrefois la chambre de la petite Athénaïs et dont elle avait fait sienne à la mort de sa fille, Clémentine s’éteignait à 75 ans des suites d’un mauvais rhume qui s’était transformé en bronchite ou pneumonie. C’était une semaine de tempête et la neige était si épaisse à Vaulx que le corbillard ne put venir chercher son cercueil. Seul le char à bœuf réussit à remonter sa dépouille au col de Frissonnet où l'attendait le convoi. Jusqu’à son dernier souffle elle avait vécu à Vaulx.
Cette chambre est aujourd’hui le petit salon où les étés 1986 et 87 chez ma grand-mère Simone DUMAS DE VAULX, j’ai lu l’Iliade et l’Odyssée, les lettres de Sévigné et les Rêveries d’un promeneur solitaire.
A Lyon, 4 février 1823 – 4 février 2023
Vincent REBILLARD
Lieux
Maison RAMEAU à Dijon (Côte d'Or)
Maison d'éducation de la Légion d'honneur de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Château des Athiauds à Saint-Germain-Lespinasse (Loire)
Château de Roanne (Loire)
Château de Vaulx à Sainte-Agathe (Puy-de-Dôme)
Maison DUBESSET, place Porte Neuve à Thiers (Puy-de-Dôme)
Place des Petits Arbres à Thiers
Statut légal
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Functions, occupations and activities
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Mandates/sources of authority
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Internal structures/genealogy
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Contexte général
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