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- Jean Étienne DE SAINT-THOMAS
- Etienne DE SAINT-THOMAS
- Joany DE SAINT-THOMAS
- Jean Etienne THOMAS
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Dates of existence
History
Epoux d'Athénaïs DE CUZIEU.
Né Jean Étienne THOMAS à Vesoul (alors province de Franche-Comté) le 28 novembre 1785, le chevalier de SAINT-THOMAS est issu d’une famille franc-comtoise ayant concentré au fil des siècles les activités de tanneries de la commune de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône) avant d’acquérir des charges judiciaires à Vesoul. Son père est avocat au parlement de Besançon et aurait été connu sous l’appellation de Baron THOMAS. En 1787, sa mère décède à la naissance de ses frères jumeaux qui eux non plus ne survivent pas. Orphelin de mère élevé par sa tante PATHIOT, sa famille persécutée sous la Révolution, Jean Étienne THOMAS reste marqué à vie par ces évènements tragiques ; il n’a de cesse de vouloir reconstruire un roman familial, mêlant héroïsme, séduction, passion, mystification et collectionnisme compulsif dans une ardente ferveur royaliste assumée et démonstrative, quels que soient les régimes politiques qui se succèdent en France au XIXe siècle. A 23 ans, il rejoint les Chasseurs à cheval, puis il est officier à l’État-Major de cavalerie du général MARULAZ au sein du 4ème corps d’armée du maréchal MASSENA. Il participe à ce titre à la campagne d’Autriche qui se termine victorieusement à Wagram le 5 juillet 1809. A partir de 1809, sous la direction de son compatriote bisontin Pierre-Adrien PARIS, architecte et académicien, il aurait escorté avec son unité de cavalerie les déménagements des trésors de la collection Borghèse entre Rome et Paris. La légende dit que c’est en découvrant l’Hermaphrodite Borghèse « qu’il eut la révélation des belles choses ». Se faisant déjà appeler « DE SAINT-THOMAS », il défend brillamment la frontière au crépuscule de l’Empire à l’hiver 1813-1814 lors d’une résistance héroïque de la place d’Huningue sous les ordres du commandant CHANCEL ; blessé à 2 reprises et cité 2 fois, il est promu capitaine à titre provisoire. Ses actions d’éclat sont récompensées par la croix russe de l’ordre militaire de Saint-Georges, l’ordre du Lys, puis la Légion d’honneur et l’ordre royal de Saint-Louis. Rallié à la Première Restauration, il intègre la prestigieuse Compagnie de NOAILLES des Gardes du corps du Roi. En septembre 1814, une ordonnance royale l’autorise officiellement à changer son nom en « DE SAINT-THOMAS ». Lors des Cent-Jours, il suit le roi Louis XVIII dans son exil à Gand. Disgracié au retour de la Seconde Restauration pour une obscure affaire de pillage, de taille non conforme ou tout simplement de séduction non appropriée (sans doute un règlement de compte envers un jeune officier trop ambitieux au regard de son extraction issue de la bourgeoise judiciaire de Vesoul), il est exilé sans solde ni traitement et s’installe à Lyon. Ruiné, il séduit et emporte à la surprise générale l’un des plus beaux partis de la Ville : Athénaïs DE CUZIEU, la fille de Suzanne D’AFFAUX DE GLATTAS, dame Baronne de Saint-Lager et du colonel Ovide DE CUZIEU, dont il est l’aide-de-camp, une famille érudite et déjà connue à Lyon pour le goût très sûr de ses collections. De cette union avec Athénaïs DE CUZIEU, naissent trois enfants, dont seuls deux atteignent l’âge adulte : Clémentine (1823-1898) et Ludovic (1832-1907). Sa fortune assurée, le chevalier DE SAINT-THOMAS – ainsi se fait-il désormais appeler en référence à sa croix de chevalier de Saint-Louis et à ses opinions monarchistes – commence alors à abondamment collectionner tableaux et antiquités. En 1830, son épouse acquiert le château des Athiauds à Saint-Germain-Lespinasse, au Nord-Ouest de Roanne (Loire) et il devient de plus en plus forézien malgré ses nombreux séjours parisiens. A son adhésion à la monarchie de Juillet, il rejoint la Garde nationale de la Loire en qualité de chef de bataillon et obtient le gouvernorat du château d’Écouen, propriété abandonnée sujette à d’interminables conflits juridiques entre les princes de CONDE et l’institution de la Légion d’honneur qui ne trouvent leur fin qu’en 1838. Pendant ce temps, profitant de ses fonctions, de ses relations et de son entregent, il poursuit l’enrichissement de ses collections. Nommé en 1843 inspecteur des Monuments historiques du département de la Loire, nouvelle institution dirigée par Prosper MERIMEE, il est révoqué en 1851 par le nouveau préfet bonapartiste. Concomitamment, il acquiert en 1845 les anciennes prisons depuis longtemps abandonnées, installées dans la forteresse médiévale délabrée de la ville Roanne, qu’il rénove et reconstruit partiellement dans le culte de la Monarchie et dans l’exhibition de sa propre réussite, pour y créer l’écrin de ses collections aussi fastueuses que mystérieuses selon la légende locale. Dans la liste des membres du congrès scientifique de France en 1862, il est dit « membre de plusieurs académies » sans précision. Il apparait en 1863 dans la liste des membres de la société de la Diana à Montbrison (Loire) mais se querelle vite avec cette société savante portée par Victor FIALIN, duc de PERSIGNY, un voisin de Saint-Germain-Lespinasse bien trop bonapartiste pour réussir à être en bons termes avec lui ! Très âgé, il voit mourir son épouse Athénaïs DE CUZIEU en 1871 ainsi que, en 1874, sa seule et unique petite fille, Athénaïs ANDRIEU DE VAULX, qui ne s’est jamais relevée de ses couches et laisse orpheline une petite Clémentine née en 1873. Marqué par ce drame qui lui rappelle celui de son enfance, il s’éteint au château de Roanne le 15 janvier 1875 dans sa 90e année et est enterré à Saint-Germain-Lespinasse, non loin de la tombe de son « ennemi » le duc de PERSIGNY, décédé en 1872. A sa mort, il laisse une fortune confortable et une innombrable collection d’environ 12 000 pièces, notamment 2000 antiquités, 2000 gravures et 200 tableaux. Toutes les antiquités sont rapidement dispersées par ses enfants, notamment au printemps 1876 par le ministère de Me BOUSSATON, commissaire-priseur à Paris. Même décédé, sa réputation mystérieuse et controversée ne cesse de semer le doute parmi les spécialistes d’antiquités, certaines pièces monnayées ou léguées s’avérant être des faux. Construisant sa propre légende personnelle, le chevalier DE SAINT-THOMAS préférait, à la rigueur scientifique, l’esthétique et les honneurs que pouvaient lui apporter la renommée de sa collection ; il ne s’embarrassait sans doute guère de la fiabilité des origines de ses antiquités. Ni conservateur, ni archéologue, pur autodidacte, il fut un accumulateur compulsif et un marchand opportuniste, à l’image du romantisme du XIXe siècle et de sa quête d’aventures. Ses collections se trouvent aujourd’hui notamment au musée du Louvre à Paris, au musée d’Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye, au musée de la Céramique de Sèvres et au musée Joseph Déchelette de Roanne. Si certaines pièces des collections publiques sont d’une grande qualité, d’autres se sont avérées être le produit de contrefaçon sans que l’on sache (ou que l’on prouve) si le chevalier a lui-même été abusé ou a participé directement à ces mystifications de faussaire. Inhumé au cimetière de Saint-Germain-Lespinasse (Caveau DE SAINT-THOMAS).
Places
Vesoul (Haute-Saône)
Besançon (Doubs)
Vienne (Autriche)
Florence (Toscane - Italie)
Rome (Etats pontificaux - Italie)
Place fortifiée d'Huningue (Haut-Rhin)
Hôtel de Mauguiot, 40 rue du Temple à Paris (France)
Caserne des Gardes, quai d'Orsay à Paris (France)
Palais des Tuileries à Paris (France)
Gand (Belgique)
Saint-Claude (Jura)
Lyon (Rhône)
Château de Saint-Lager (Rhône)
20 rue Saint Louis au Marais à Paris
48 rue de Sèvres à Paris
11 rue Perrache à Lyon (Rhône)
24 rue du Peyrat ou Perrat (Place Bellecour à Lyon)
Château des Athiauds à Saint-Germain-Lespinasse (Loire)
Château d'Ecouen (Val d'Oise)
Rue du Collège à Roanne (Loire)
Château de Roanne (Loire)
Legal status
Functions, occupations and activities
Décoré de l'ordre militaire et impérial de Saint-Georges de Russie le 25 mai 1814
Décoré de l'ordre du Lys (mai ou juin 1814)
Chevalier de la Légion d'honneur le 1er septembre 1814
Chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis
Décoré de la médaille de Sainte-Hélène